Un mois de mars en dent de scie qui se poursuit. La nature qui était en avance a repris un rythme plus “normal”. Ce rythme influe sur le comportement des poissons qui réalisent des sorties alimentaires eux aussi en dent de scie. Les alevins de truites sont visibles alors que certaines pondaient encore la semaine dernière. Les ombres continuent eux aussi leur reproduction avec un débit stable et des conditions optimales (lumière, température).
Grâce à cette stabilisation des débits, les vésicules de truites et d’ombres multiplient leur chance de survie de manière exponentielle et les petites boules d’ombrets au comportement sédentaire s’agitant en bordure ne devraient plus tarder.
Les alevins de truites ayant absorbés leurs vésicules sont désormais nageant, même s’ils ne sont guère plus gros que les portes-graviers qui leur servent de voisins de palier.
Dans les bras secondaires, où l’ail des ours fait parfois office de ripisylve, les alevins s’affairent à se déplacer dès que quelque chose passe à leur portée, pour peu que le gabarit leur conviennent.
Ce n’est pas un hasard d’ailleurs si on distingue davantage d’alevins dans les canaux secondaires que dans la rivière, les alevins se sentant davantage en sécurité. Ce qui pourrait s’apparenter ci-dessous à une zone sans intérêt, regorge en fait de milliers d’alevins de truites disposant de nourriture et d’abris. Il en faut pour tout le monde !
Le fond de la rivière est tapi de porte-bois (ou traîne bûche, porte-graviers…). Des milliers de ces insectes font,par moment, bouger le fond de la rivière, se télescopent même. Chacun s’abritant et construisant sa maison à sa manière, tous avec la même théorie, mais jamais identiques.
Ces constructions individuelles ne laisse pourtant pas indifférent certains occupants de la rivière, qui, pour certains, en font même un plat de prédilection. Une gourmandise qui les ramène parfois en bordure de gravières avant de repartir d’un sérieux coup de queue.
Une bonne quarantaine d’ombres sont venus frayer sur le nouveau tracé de Chaley (et frayent encore), après les frayères à truites de cet hiver. On distingue, pour les yeux avertis, les traces blanches laissées par les poissons. Un spectacle qui laisse indifférent les chamois qui ont pris l’habitude de venir brouter le trèfle semé l’année dernière après les travaux.
Un peu d’eau serait la bienvenue, car il n’a guère plu en mars. Malgré tout la rivière s’est stabilisée grâce aux pluies et à la neige tombées entre janvier et février. Toutefois, une bonne perturbation permettrait de mettre un peu de piment pour la pêche car les poissons au vu des conditions actuelles sont un tantinet boudeur. Les prochaines pluies devraient donc être de bonne augure.
