Entre deux périodes de froid, le redoux accompagné de pluies, a poussé le manteau neigeux dans la rivière.

Autant la rivière était claire, elle s’est subitement troublée, cachant truites et frayères.

Des frayères comme ici, creusées dans des radiers qui n’existaient pas il y a encore deux ans avant la création de nouveaux méandres dans l’Albarine. Aujourd’hui ces radiers sont bien exploités, et de surcroît situés dans des zones à l’origine sous exploitées, justement à cause de recalibrage de la rivière.

Pour une fois, le pic de crue a eu lieu en journée. Une crue bienvenue car les débits relativement bas avaient quelque peu freiné la reproduction en amont. Les poissons vont donc avoir tout le loisir de se déplacer.

En parallèle, les canaux de dérivation principalement situés sur Chaley prouvent encore une fois, s’il était nécessaire, toute leur utilité. Régime du débit contrôlé, granulométrie, vitesse de courant, bref des annexes hydraulique hors du commun pour les salmonidés. Le canal remis en fonction voilà une dizaine d’années sur Charabotte accueille à lui seul environ 70 % des frayères sur ce secteur accidenté de la rivière.  Cent mètres où se succèdent les frayères sur un canal de deux mètres de large au fond duquel il n’est pas possible de poser un pied sans piétiner un œuf. Alors lorsque certains disent qu’il faut laisser faire la nature, fait d’un écologisme extrême, cela permet de modérer certains propos et qu’à une époque ces bras latéraux ont eu parfois du bon et leurs heures de gloire. Leur réhabilitation ont donc toute leur place pour nous pêcheur surtout en les associant à une gestion cohérente. Il faut savoir prendre le meilleur dans ce qui existe et l’associer aux idées nouvelles.

Gérer une rivière c’est d’abord connaître son histoire et à partir de là bâtir et construire. C’est donc pourquoi, vous vous en doutez, les travaux 2015 respecterons nos canaux latéraux, associés à l’ouvrage de dérivation en amont duquel la rivière va retrouver toute sa liberté sur plusieurs centaines de mètres. L’acceptation des idées et leur mélange font que commence ici toute la valeur que peuvent prendre nos travaux une fois réalisés. Sans tout cela, les populations piscicoles ne répondraient sans nul doute pas aussi positivement qu’elles le font actuellement.