Comme à l’accoutumé, juillet est un mois toujours bien rempli, entre surveillance de la rivière 7 jours sur 7, le suivi de la rivière, les pêches de sauvetage de la basse Albarine. C’est aussi un moment privilégié pour le constat visuel des populations de poissons.
Avec en première ligne, ces chevaux de trait accompagnés de leur propriétaire, venu retiré un embâcle sur Chaley. Loin du bruit du tracteur, ces animaux ont toute leur place au milieu des zones bordurières de la rivière.
Un travail toute en souplesse, sans trace, un plaisir à voir travailler et évoluer au bord d’une rivière qui le mérite.
L’été est synonyme de suivi des populations, tout comme les sont les périodes de reproduction. Un inventaire a eu lieu entre Argis et St-Rambert afin de s’assurer de l’état des populations quatre ans après les travaux.
Accompagné d’une partie des membres du GPS Ain Bugey que nous remercions ici pour leur participation, la fédération, le syndicat et l’aappma ont pu évaluer un secteur qui a tenu ses promesses en terme de dynamique alluvionnaire, végétal, et piscicole.
L’ancien tracé de l’Albarine avait rendu en 2012, 3 ombres et une dizaine de truites de mailles. Sans rentrer dans le détail, nous sommes passé à une cinquantaine de truites largement maillées, et à une vingtaine d’ombres. Ce sont les chiffres bruts.
Le plus parlant est, cette année, l’état de santé exceptionnel des populations d’alevins de truites et d’ombres. Cela corrobore encore une fois avec le nombre de frayères relevés cet hiver et au printemps.
Les alevins de truites et d’ombres sur la zone pêchée étaient d’ailleurs presque plus facile à évaluer à l’oeil nu qu’à l’électrode. Impossible de louper les centaines d’ombrets et de truitelles. Il suffit de se promener le long de la rivière pour vérifier l’excellente reproduction 2017.
Des courants ci-dessous qui abritent des géniteurs et des fins de radiers où s’accumulent les alevins. Un équilibre à ne pas oublier lorsque l’on aménage une rivière.
Les résultats obtenus continuent donc à contribuer non seulement au maintien des populations des poissons, mais surtout à l’expansion de toutes les classes d’âge. Car ces dernières étaient toutes parfaitement représentées. Le nombre de poissons obtenus depuis plusieurs inventaires est d’environ 55 poissons pour 100 mètres linéaire pêché. Sur 17 kms, cela représente plus de 9 000 géniteurs présents sur la rivière toute l’année, et ce chiffre correspond tout à fait aux relevés effectués sur les frayères. Les tailles moyennes des géniteurs étant de 30 cm, c’est aussi la taille moyenne des poissons pêchés en inventaire.
En conséquence, les travaux portés financièrement par nos partenaires, que ce soit l’Agence de l’Eau ou le département, ont abouti.
Une discussion toute récente avec l’université de Lyon et le CNRS venu réaliser des prélèvements nous a conforté dans nos travaux, notamment concernant les apports d’alluvions et les travaux de restauration en général. Toutes ces années passées au bord de l’eau ont rééquilibré biologiquement la rivière. Les échanges nappes/rivière contribuent fortement d’une part à l’auto-épuration de la rivière, mais aussi à assurer la présence de nombreux invertébrés souterrains qui jouent un rôle primordial dans la capacité qu’ils ont à détruire la matière organique. Sans parler évidemment du relargage de la nappe phréatique dans la rivière en période basses eaux. Ces invertébrés, rares, sont présents dans les alluvions de l’Albarine.
Tous ces travaux permettent aux chaînes alimentaires de continuer à fonctionner et c’est vital pour le bout de la chaîne que représentent les poissons.
Sur la basse Albarine, malgré deux assecs hivernaux et printaniers successifs, les ombrets se comptent par centaines et les truitelles commencent à augmenter au fur et à mesure que l’on remonte. Preuve de la capacité de la rivière à produire du poisson. Ces pêches sont très intéressantes non seulement pour le poisson que l’on peut sauver mais pour observer de façon concrète ce secteur si atypique en terme de fonctionnement. C’est déjà plus de 10 000 ombrets qui ont pu être sauvé.
Seule ombre au tableau, les orages, qui par endroits, font cracher les déversoirs d’orages et essuient de manière forte les surfaces. Ce qui a pour conséquence sur certains secteurs de favoriser le développement algual. D’où l’intérêt des travaux afin de réduire les zones de dépôts et surtout d’assurer à la rivière une couverture végétale de manière à diminuer l’ensoleillement.
En conclusion, les analyses et mesures réalisées par le syndicat, l’agence de l’eau, le département ou encore les différentes structures indépendantes confirment le bon état de la rivière.
En attendant, les poissons profitent allègrement des retombées des milliers de fourmis au dessus de la rivière…le soir !