Les embruns de la cascade de Charabotte.
Retour sur la cascade et sa partie aval où le contraste de paysage est saisissant entre les bas débits du mois précédent et ce début janvier. Embruns, bruit sourd, envahissent la rivière. L’eau passe sa course sur les blocs qui configurent le fond du lit.
L’eau continue son érosion. Lorsque l’on connaît à quel point des blocs qui se détachent de la falaise sont anguleux, et la rondeur qu’ils possèdent aujourd’hui, on peut se dire que ces derniers ne sont pas tombés de la dernière pluie.
Le pic de crue a atteint 60 mètres cubes/sec. pour la plus forte poussée d’eau. Une crue similaire à celle de début mai 2015. Depuis, le soleil a tapé fort. C’est donc avec soulagement que l’on a accueilli les crues successives qui viennent de se produire.
Sur le chemin qui mène à la cascade, certaines branches se sont embusquées, indiquant gracieusement le sentier à prendre…Non, ce n’est pas le brouillard au loin qui cache la rivière, mais les embruns de la cascade…
Les demoiselles que l’on a l’habitude de voir d’en haut depuis la route dévalent la pente d’une manière vertigineuse et se jettent dans la rivière comme pressées d’arriver en bas. Cependant, on note l’aspect temporaire de ces résurgences qui ne donnent que par temps de crue, laissant le temps à la végétation, et notamment aux frênes, de prendre racines et de s’épanouir.
Le gabarit de la rivière s’est élargi et emprunte un tracé qui n’a d’égal que son débit. Les arbres ont servi de cadre photographique.
Certaines feuilles de hêtres sont restées accrochées et donnent une touche de couleur supplémentaire, s’associant avec leurs sœurs qui jonchent le sol. De près ou de loin, cet endroit apparaît comme un poste de pêche à ne pas négliger.
Avant de redescendre plus bas dans la vallée, difficile de ne pas s’attarder une dernière fois sur la cascade…Place à la magie d’H2O…
Plus bas, au départ de la plaine alluviale, d’autres résurgences temporaires alimentent la rivière. Celle ci-dessous ne débite que lorsque la rivière passe les 10 m3/sec. Sortant du sol, elle effectue un virage, chute la falaise avec fracas, et traversant la route qui mène à Charabotte en empruntant le petit pont en pierre, vient échanger ses eaux claires avec celles chargées de l’Albarine.
Ne nous attardons pas sur la nouvelle plaine alluviale qui a bien bougé et prend ses aises…
Passons sur le petit seuil alimentant les canaux, juste histoire de voir le débit…
Sur la zone travaillée en 2014, il est vrai que sans les murs, la dynamique n’est plus la même…
Arrêt sur la confluence des canaux, en amont du pont du camping. L’appel d’eau garanti la bonne remontée des poissons et la zone calme qui la précède, zone de refuge augmente encore cet attrait.
Dans les gorges, zone où la pente se caractérise par un pourcentage élevé, il n’ y a guère la place pour les petits alluvions, à part à l’abri des rochers, et on comprend pourquoi…
Un dernier clin d’oeil à Argis où la déviation était sous l’eau comme à l’accoutumée pour ces débits.
On sait pourquoi l’herbe pousse grassement ici. Les limons fertilisent tous les ans ce secteur.
Sur la partie aval, les débits doivent baisser encore un peu pour apercevoir les effets de ces montées d’eau. Patience donc, l’eau a le temps de s’écouler, les nappes ont besoin d’être rechargées.