Parcours entre Chaley et Saint-Rambert-en-Bugeycarte de france

A l’heure des questionnaires…???

A l’heure des questionnaires…???

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En ce début de pause automnale, les bilans locaux, départementaux, et nationaux tombent. Et ceux de l’AAPPMA également. Les premiers sont en baisse et le dernier en hausse. Tiens, mais pourquoi donc ? Comment une aappma qui touche moins de subventions que les autres parce qu’elle n’est pas réciprocitaire pourtant pour des projets d’envergure, une aappma qui n’alevine plus depuis bientôt deux décennies, qui possède cinq parcours no-kill sur 17 kms, qui ne vend pas ses cartes par internet, qui a des quotas de prises et des densités de poissons en rapport avec la productivité de la rivière et la génétique qui va avec, qui investi l’intégralité de son budget dans des opérations grandeur nature chaque année, qui est suivi par tous les partenaires possibles et inimaginables, comment cette aappma qui ne fait pas comme lui dicte les instances nationales pourrait-elle avoir des milieux en bon état et des centaines de pêcheurs ?

Si la question est posée ici, ce n’est pas le hasard, mais bien le fruit d’une réflexion approfondie, sans prendre la grosse tête (que nous n’avons pas d’ailleurs).

Comment se fait-il que la moyenne d’âge des pêcheurs arpentant ses berges est bien moins élevée qu’ailleurs, que ces mêmes pêcheurs soient de plus en plus respectueux de leur terrain de jeu, que ces pêcheurs regardent la rivière avec une autre vision, un autre regard, un oeil dirigé vers le futur, vers la protection de leur sport favori ?

Très bizarrement, aucun appel de nos instances.  Pourtant le téléphone fonctionne à merveille ! Des appels de plus en plus nombreux par contre d’aappma de france et de navarre qui viennent sur nos berges et s’interrogent, (que l’on reçoit d’ailleurs avec grand plaisir) et s’impatientent de rentrer chez eux pour mettre à profit ce qu’ils ont vu. Bien loin d’être des donneurs de leçons à ceux qui visitent (les médailles n’intéressent personne chez nous), nous sommes heureux de faire avancer ceux qui, comme nous, veulent progresser. (Petit coucou aux dernières personnes de la Corrèze qui sont venus durant ce dernier week-end de septembre (toujours trop court) avec qui nous avons beaucoup échangé, bénévoles et techniciens. Ne vous y trompez pas, certaines aappma ont encore de la ressource et des idées, et tout le plaisir est pour nous de les aider dans leur motivation, réciprocitaire ou pas (pour les esprits les plus critiques).

Pour avancer, il faut avoir des bases, une ligne directrice et s’y tenir. Pour faire des no-kill, il faut avoir des poissons, pour avoir des poissons, il faut des milieux en bon état, et pour avoir des milieux en bon état, il faut investir. L’halieutisme est une chose, la gestion des milieux en est une autre. Tout concilier, même sur un petit bassin versant, demande des années de connaissances et de pratique des deux bords.

L’Albarine n’a rien d’exceptionnelle, si ce n’est qu’elle fonctionne désormais comme autrefois, comme tous ces cours d’eau de France que beaucoup d’entre nous pleurent et qui ne sont aujourd’hui plus que de lointoins souvenirs. Pire, que certains d’entre nous n’ont même pas connu et que d’autres ne connaîtront peut-être jamais. Nous pourrions être revenu d’un temps révolu où la gestion des hommes pêcheurs et gestionnaires a été catastrophique pendant plus d’un demi siècle, mais c’est pourtant cette gestion là que l’on continue à promouvoir. Oh, le vilain petit canard, comment peut-on oser dire pareille chose ?!!! Faux disent certains, nous avons mis désormais tous les moyens. Oui, mais où sont donc passer tous nos pêcheurs ? Nous ne démordront pas du principe qu’il faut que nos cours d’eau ressemblent au plus juste en densité pisciole et à leur fonctionnement à ce que certains d’entre nous ont connu pour relancer la pêche dans notre beau pays. Associé à nos valeurs actuelles de la pêche, avec la mentalité de respect qui animent aujourd’hui certains pêcheurs (et nous sommes bien placé pour le savoir et un grand merci au passage pour ceux qui le font chez nous), cette remise en état de nos terrains de jeu devrait n’en être que plus évidente. Associer gestion et sportivité, respect des prélèvements, et surtout de l’argent qui, vendu par la base, reste à la base. Pour notre aappma, si 80 % de l’argent était conservé et non reversé, nous serions en mesure d’avancer encore plus rapidement (pourtant nous avançons) et surtout par les temps qui cours où la dégradation des rivières va toujours croissante, ne nous voilons pas la face. De l’argent pour faire tourner le monde halieutique de la pêche oui, mais par pitié laissez-le nous sans aucun transit, sans paperasses parisiennes où l’on perd plus de temps à le récupérer qu’à l’investir. Il nous le faut maintenant. Pas dans dix ans. Maintenant. Au moins pour ceux qui veulent l’investir. Ah oui, mais c’est vrai, nous ne sommes pas dans le moule !

Dur, dur, de remettre le système en question, de demander à ceux qui progressent le pourquoi du comment. Pourquoi camper sur ses positions ? Comment faire du tourisme pêche aujourd’hui avec des cours d’eau dans des états plus que douteux. Il est loin le temps où chacun pêchait l’écrevisse pied blanc en bas de chez lui ! Investir des centaines de milliers d’euros en communication tant que nos milieux ne fonctionneront pas sera vain. La meilleure pub : des milieux gérés, entretenus, surveillés, et …poissonneux avec, si possible, du poisson bien de chez nous. Bref de l’investissement financier durable avec un développement durable. Est-ce si difficile ?

Les aappma ont un pouvoir fort : celui de travailler localement avec les acteurs locaux, d’avoir des revenus, de choisir ses investissements, sans “usines à gaz”. Il faudrait qu'”en haut”, on ait juste un peu plus de respect et d’écoute pour ceux qui travaillent.

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