Parcours entre Chaley et Saint-Rambert-en-Bugeycarte de france

Des conditions favorables…

Des conditions favorables…

…des conditions de débits favorables à la mise en place des aménagements, du brassage des fonds, et du déplacement des poissons. Après les 10 m3 de la semaine dernière, la crue de ce week-end est venue renforcer les débits, les pérenniser, et permettre les effets cités ci-dessus.

Les poissons avaient déjà bien profité de la montée d’eau précédente. Cette deuxième a déclenché de belles éclosions juste avant la hausse des débits, et tout le monde était à table, truites et ombres, et surtout ombrets qui sautaient hors de l’eau pour se saisir des insectes volants passant au-dessus d’eux mais qui ne s’étaient pas encore posés sur la surface de l’eau.

La petite “crue” précédente a juste permis d’enlever les feuilles qui s’étaient accumulées au fond de la rivière, celle-ci aura plus d’impact vis-à-vis du fonctionnement de la rivière à cette période importante de l’année. 10 m3 ou 30, l’effet n’est plus le même…

La dernière crue avait accroché feuilles et bryophytes sur les embâcles que nous avons posé en juin, la deuxième devrait travailler cela autrement…

Le bras secondaire ouvert cet été s’est mis en eau, dégageant d’importantes zones de reproduction en rive droite avec des fonds à la granulométrie favorable et un placement qui protégera les frayères. De ce coté là, on devrait d’ailleurs apercevoir les premiers géniteurs dès la baisse des débits.

 Outre le fait que les résurgences ci-dessous crachent une eau claire, il faut que cette dernière soit propre.

Un petit chiffre qui donne un aperçu de la quantité de matière organique qu’une commune d’un équivalent de 200 habitants peu générer en une année : 30 mètres cubes de boues desséchées ont été pompées en trois fois du décanteur digesteur situé avant le filtre à pouzzolane et le second filtre à sable en sortie de station. Situé en tête de bassin à Chaley, toute cette matière venait allègrement se jeter dans le ruisseau. Sans parler des eaux “claires” sans traitement. Cela permet de visualiser ce qu’un bassin versant comme le nôtre pouvait produire en terme de quantité entre le plateau d’Hauteville et la vallée avant que l’AAPPMA ne se batte pour faire cesser tous ces rejets. A raison d’environ 12 000 personnes sur ce petit territoire en rejets directs, on voit très nettement ce que la rivière encaissait tous les ans.

Outre cet aspect tout à fait primordial qu’est la qualité de l’eau, une réponse à une question posée récemment concernant le positionnement des poissons en basses eaux, y compris en période de très faible débit.

L’aappma a toujours insisté sur le fait de travailler en périodes d’étiage lors de la réalisation des travaux et notamment l’habitat piscicole. De ce fait, même en faible débit, les poissons peuvent vivre avec des contraintes moins marquées. Un exemple frappant est celui de l’existence primordiale de fosses, notamment pour les ombres communs. Ainsi, lorsque l’habitat est présent sur tout le linéaire et l’eau de qualité, on limite considérablement l’impact des faibles débits. Les poissons qui ont le gîte et le couvert sont moins soumis aux déplacements et prennent moins de risques à aller chercher un autre secteur par eaux basses. La concentration des poissons provoque évidemment une concurrence, qui, si elle n’est pas la nourriture, est forcément celle de l’habitat. D’où l’intérêt certain de prendre cet aspect qui est essentiel en compte. Et si certaines rivières n’ont pas été recalibrées drastiquement, elles souffrent souvent d’enfoncement qui met à sec tous les systèmes racinaires rivulaires si précieux. En s’atténuant, la baisse du débit met à nu des potentiels d’habitats très important, obligeant des poissons déjà passablement stressés par la manque d’eau à bouger, et ce, parfois sur de longues distances. Ainsi l’habitat très conséquent permet de conserver des biomasses de poissons en liaison avec la productivité de la rivière.

 

1 réponse

  1. magnifique ces petits reportages…..merci

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