Parcours entre Chaley et Saint-Rambert-en-Bugeycarte de france

La digue de Cordaret…

La digue de Cordaret…

 

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Rive droite : quatre mètres de chute

♣ Historique :

Située sur la commune de Tenay, cet ouvrage a été construit dans les années 1900 lors du développement des filatures dans la  vallée pendant l’ère industrielle. D’une hauteur comprise entre 3 et 4 mètres, l’ouvrage s’étale sur 32 mètres. Il bénéficie d’une vanne de décharge en rive gauche et d’un canal d’amené en rive droite. Ce canal déviait l’eau de la rivière en intégralité toute l’année sans aucun débit réservé, mettant à sec l’Albarine la plupart du temps. La notion de débit réservé n’existait pas à l’époque. L’usine a été abandonnée pour son utilité première après guerre pour servir à des usages divers et variés. Démolie dans les années 2000, une maison de retraite a vu le jour en lieu et place de cet ancien site industriel.

Toutefois, la digue est restée en place durant des décennies, sans entretien, bloquant les sédiments en amont et empêchant de façon incontestable la remontée des poissons, leur interdisant l’accès aux gorges de l’Albarine quelques mètres en amont. Par ailleurs les poissons n’ayant pas de fosse d’appel au pied de l’ouvrage, tournent en rond dans 40 cm d’eau au moment des migrations, ce qui en fait la proie des hérons, surtout lorsqu’ils sont plusieurs dizaines à s’exténuer en même temps. Le gain piscicole sera énorme tant ces oiseaux piscivores sont assidus à cette période de l’année. Le gain avait déjà été sans équivalent sur les digues de St-Rambert et d’Argis où depuis la construction des passes à poissons sur ces deux ouvrages l’impact des oiseaux s’est considérablement limité. Les oiseaux arrivant même à les délaisser, et c’est tant mieux.

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Rive gauche et ses 3 mètres de chute.

Si la rive gauche est en effet équipée d’une vanne de décharge, l’accumulation d’arbres, de sédiments, couplée avec sa configuration d’origine empêchent les échanges piscicoles quoi qu’il en soit. Le glacis qui tient l’ouvrage dans sa partie aval par le biais de pierres jointées tient tout le lit de la rivière. Creusé avec le temps, il est devenu par endroit un refuge à poissons exceptionnel, témoin la photo ci-dessous.

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Truites et ombres côtoient ce trou qui recèle bien des trésors.

L’amont de l’ouvrage est rempli de sédiments, bloquant  le transit sédimentaire.

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Des décennies d’abandon ont eu raison de l’engravement de l’ouvrage.

Autre enjeu lié à l’ouvrage, des murs de soutainement de plusieurs mètres de haut ! La route menant sur le plateau passe au dessus du mur. Si ce dernier est construit sur la roche, la digue située an aval empêche son affouillement.

P1050005Le plat formé par la retenue constitue cependant un intérêt piscicole (y compris en terme de zones de reproduction) et halieutique trop important (photo datant du lundi 10 août 2015) pour faire abstraction de ce site lors de la modification de l’ouvrage, car c’est bien ici ce dont il est question.

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Un site de prédilection pour la pêche aux leurres et à la mouche (sèche notamment).

L’Albarine a été murée également en rive gauche. Sans intérêt aucun, ce sera l’occasion de recréé des bras secondaires intéressants amorçant une petite forêt alluviale.

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Des murs bien cachés !

Des alluvions en sous-sol. Pas de doute, l’Albarine a déposé là en des temps anciens des matériaux qu’elle a éjectée en sortie de gorges.

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Un terrain qui laisse entrevoir de jolies possibilités…

L’eau à la sortie des gorges est de très bonne qualité et génère quantité de nourriture qui permet de conserver dans des secteurs de ce type des poissons de taille très respectable.

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L’amont du plat

Voilà ce que les poissons qui pourront franchir à nouveau le verrou formé par la digue verront…

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L’entrée des gorges.

Un endroit particulier, froid, et des conditions de pêche fonction de nombreux facteurs. Les densités de poissons sont conformes à l’habitat et l’ombre commun y a sa place. L’ouverture de la digue va permettre des échanges génétiques importants et intéressants, et ouvrira évidemment l’accès à des zones de frayères.

L’AAPPMA s’était déjà portée acquéreur d’une partie de ces gorges il y a quelques années et c’est donc grâce à l’achat de l’ouvrage de Cordaret qu’elle va pouvoir ainsi compléter son foncier et ainsi préserver ce secteur encore vierge.

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Falaises abruptes avec une roche très friable.

Malgré des eaux puissantes lors des crues, les ombres se frayent un chemin dans ces dédales de blocs et les eaux très claires leur procurent un bleu turquoise caractéristique.

Le calcaire n’a pas son pareil pour se déposer sur le fond de la rivière, formant des amas, qui, malgré les crues, s’imposent d’années en années.

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Dépôts calcaires.

 Il est donc primordial que les poissons situés en aval comme ceux de la photo ci-dessous puissent à nouveau avoir accès à ce secteur des gorges.

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Pour ce faire, la digue sera donc “retravaillée” pour :

  • assurer la libre circulation des poissons
  • assurer le passage des sédiments
  • conserver tout son attrait piscicole amont et aval
  • recréer des lônes

 

Un beau projet en perspective pour 2016 où nous verrons logiquement pour la dernière fois les poissons sauter en vain…

1 réponse

  1. Chouette! Voilà encore une idée fantastique de notre association. J’ai hâte de pouvoir pêcher ce secteur fin 2016, ou début 2017.
    J’ai pu traîner mes cuissardes et taquiner quelques poissons sur les secteurs remaniés d’Argis et je vous remercie du travail accompli à cet endroit.
    Il ne me reste plus qu’à monter à Chaley pour constater la réalisation de l’AAPPMA. Ce sera fait bientôt!
    C’est toujours avec grand bonheur que je foule votre linéaire. Ne changez pas de politique!
    Bonne fin d’été à tous.

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