Parcours entre Chaley et Saint-Rambert-en-Bugeycarte de france

Noel au balcon…

Noel au balcon…

 

Depuis septembre, les mois sont restés très doux et décembre n’a pas fait exception. Difficile donc de vous présenter des photos avec des sommets enneigés ou bien une végétation blanchie par le gel.

2013-05-13 11.15.38

Malgré tout, l’eau est tombée encore ces derniers jours permettant à la rivière d’atteindre les 30 mètres cubes/sec. et permettre le flux migratoire des poissons qui continuent leur reproduction.

La mousse est bien verte, 2014 aura été arrosée de manière à ce que cette dernière ne manque de rien.

Les oiseaux n’auront pas eu à affronter les rigueurs hivernales, qui pourtant sont nécessaires au bon fonctionnement de la nature. Une nature bien malmenée par l’homme où l’écologie s’écrit dans les livres pour se donner bonne conscience et où partout en France l’homme n’a toujours pas pris conscience de la notion de la préservation.

Un exemple très concret est celui des zones humides, où par exemple il est possible légalement de détruire une zone humide si le maître d’ouvrage a la possibilité d’en “reconstruire” une ailleurs (pour faire simple). “Reconstruire”, un terme que nous employons volontairement pour bien faire comprendre que l’on ne reconstruit pas en deux jours ce que la nature, par mille moyens reliés entre eux, a construit pendant des centaines d’années. Mais le législateur, pour se donner bonne conscience a tout prévu, et en France quand une loi existe, on trouve toujours le moyen de la contourner. Donc en ce qui concerne les zones humides malgré des lois les protégeant et l’investissement de certains, des hectares partent en fumée tous les ans. L’actualité du moment est tout à fait parlant à ce sujet.

Pour terminer sur une note plus “poisson”, ci dessous les résultats de la pêche électrique du pont de la violette (dont nous vous avions déjà touché un mot) un peu plus disséquée qu’à l’accoutumé par l’AAPPMA.

Pêche électrique réalisée au mois de juin 2014 sur 112 mètres linéaire pour une surface mouillée de 1000 m². Un faciès d’écoulement uniquement représenté par des courants d’une profondeur moyenne de 60 cm. Secteur sans mise en condition particulière (réserve, no-kill) et étant très certainement une partie du parcours le plus pêché de l’Albarine.

  • Nombre total de truites : 859
  • Poids total espèce truite : 425 kg
  • Nombre de poissons de taille capturable : 85 soit 10 % de l’effectif total
  • Taille moyenne des poissons supérieurs à 25cm : 30 cm (29,9cm pour être précis)
  • Soit 774 poissons entre 5 et 25 cm dont 60 entre 20 et 25 cm
  • Nombre total de chabots : 297

 

Comparaison avec les pêches électriques des années antérieures :

  • 1993 :  478 truites dont 6 au dessus de la TLC (taille légale de capture soit 25 cm au minimum) / 5 chabots
  • 1994 : 1917 truites dont 17 au dessus de la TLC / 82 chabots
  • 1995 : 1189 truites dont 21 au dessus de la TLC / 75 chabots
  • 1997 : 1258 truites dont 26 au dessus de la TLC / 82 chabots
  • 1998 : 1161 truites dont 5 au dessus de la TLC  / 107 chabots
  • 2000 : 1431 truites dont 28 au dessus de la TLC / 200 chabots
  • 2001 : 576 truites dont 22 au dessus de la TLC / 58 chabots
  • 2002 : 2076 truites dont 11 au dessus de la TLC / 188 chabots
  • 2005 : 140 truites dont 11 TLC / 66 chabots

 

Commentaires :

Les pêches électriques ne sont qu’un outil pour estimer la productivité et établir tant bien que mal un diagnostic de l’état de santé piscicole d’un cours d’eau. Plusieurs remarques à propos de ces pêches :

  1. Les conditions de pêche électrique fluctuent notamment en fonction des débits et c’est d’autant plus vrai pour les chabots, poissons de fond qui ont du mal à “décoller” du substrat pour venir rejoindre l’épuisette. Toutefois, on constate une explosion en 2014 de la population avec 297 individus, loin de tous les autres chiffres avancés depuis 1992. L’amélioration de la qualité de l’eau est sans conteste un facteur notoire quant à cette explosion. Ceci étant d’ailleurs vérifié sur toute l’Albarine où les populations de loches, très gourmandes en matières organiques ont été remplacées par les chabots.
  2. En fonction de la date des pêches électriques qui ont pourtant toutes été effectuées en juin, mais parfois avec trois semaines de décalage, on passe aisément à côté d’une classe d’âge : les 0+ (alevins de l’année). Ce qui peut par exemple donné en 2002 un chiffre de 976 poissons au lieu des 2076 si l’on enlève les 1100 alevins de l’année.
  3. L’habitat à partir de 1997 a été amélioré et depuis jamais retouché pour avoir sur ce secteur des pêches les plus parlantes possibles. Logiquement une capacité d’accueil existe et il apparaît pertinent de s’y intéresser notamment pour les poissons dont la taille dépasse les 25 cm. Pas besoin de décortiquer les chiffres longtemps pour se rendre compte que 2014 a explosé le nombre de poissons pêchables (85 poissons), alors que nous sommes au mieux à 28 poissons en 2000 et en moyenne à 16 poissons toutes années confondues avec en plus une taille moyenne inférieure.
  4. Plusieurs explications possibles. La première est sans aucun doute la productivité depuis l’amélioration sans faille de la qualité de l’eau. Si certains peuvent penser que les égouts participent à relever la biomasse de la rivière, c’est loin d’être le cas sur l’Albarine où le taux de croissance des poissons est de 10 cm/an (et l’amélioration de ce taux est d’autant plus vrai sur la tête de bassin). L’acceptation d’autant de poissons de taille (plusieurs sous chaque pierre) est la conséquence directe de l’abondance de nourriture. Une telle tolérance n’existe que si la nourriture suffit (c’est vrai pour beaucoup d’autres espèces), surtout avec une taille moyenne de 30cm.
  5. Le plus gros poisson mesurait 49 cm. Comme on a pu l’entendre (ou le lire), ce tronçon de courant n’a jamais eu pour vocation au vu de l’habitat qu’il constitue de posséder des populations de truites de 50 cm. Pas facile de faire entrer un tube de 10 dans un trou de 5 cm. Evidemment, il existe, vous vous en doutez, une relation directe entre la taille du poisson et l’habitat. Il n’y a qu’à regarder la fosse en amont directe de la zone pêchée pour se rendre compte que les poissons de plus de 50 cm ont tout intérêt, surtout avec des débits coulant lors de la pêche, à aller s’abriter dans 3 mètres d’eau. D’ailleurs les pêches électriques ne sont pas réalisables dans des hauteurs d’eau où il faut se transformer en homme grenouille, surtout si elles servent de point de référence et sont à réaliser régulièrement.
  6. Autre constat, plus halieutique celui-là, malgré une très forte pression de pêche et sans la présence d’une réserve ou d’un parcours no-kill, on arrive parfaitement à maintenir des populations de poissons en parfait fonctionnement. Dune part, la première observation faite est qu’en général ceux qui pêchent la rivière connaissent la productivité de l’Albarine et beaucoup se sont mis la taille de capture à 30cm. Evidemment, et c’est là toute la subtilité, même sans parcours no-kill beaucoup de pêcheurs remettent leur poisson à l’eau. De plus la pression de pêche rend les poissons plus méfiants. En tous les cas, même si ces remarques paraissent à certains illégitimes, les faits sont là : il reste après 4 mois de pêche 85 poissons sur 100 mètres dans un faciès d’écoulement réduit et très certainement le moins riche en terme d’habitat comparé à l’amont immédiat ou à l’aval. Nous insistons sur le fait que l’habitat est moyen sur ce secteur, et notamment la hauteur d’eau pour se faire une idée du nombre de poissons présents sur la rivière. C’est parfois difficilement compréhensible mais lorsque l’on voit  en ce moment le nombre de poissons compris entre 40 et 60 qui fraient, c’est bien la productivité de la rivière qui parle.
  7. En conclusion, l’habitat a toujours été un facteur déterminant pour l’équilibre des populations et pour garantir la taille des poissons. Mais cet habitat n’a de valeur que si la rivière fonctionne biologiquement et est en mesure de fournir un couvert en nourriture suffisant pour tous. Cette pêche est conforme au reste de la rivière où les densités de poissons sont élevées. Et ce n’est pas une manière de se vanter en tant que gestionnaire mais d’être heureux qu’une rivière fonctionne avec des centaines de pêcheurs qui arpentent ses berges. C’est bien pour cela que les AAPPMA existent, non ?

Sur ce, joyeuses fêtes à tous et que 2015 nous apporte autant de satisfactions !

2013-05-13 13.49.37

 

 

 

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