Parcours entre Chaley et Saint-Rambert-en-Bugeycarte de france

Remettons les pendules à l’heure…

Remettons les pendules à l’heure…

Après un été sec, il est intéressant de poser le constat de ce qui s’est réellement passé et quelles sont les conditions actuelles de la rivière.

Tout d’abord, si l’aappma n’a pas écrit d’article depuis le mois de mai, c’est que les journées ont été longues et bien remplies, comme pour tout bénévole ou professionnel qui s’intéresse de près à la sauvegarde des rivières. Etre au chevet de la rivière, cela veut dire être présent, et, non être constamment derrière un écran d’ordinateur, phénomène sociétal devenu tragique pour l’espèce humaine qui ne conçoit aujourd’hui la nature qu’avec un clavier, où l’on pense tout gérer et où on ne gère rien. La nature c’est la nature, l’informatique et les réseaux, c’est autre chose. Alors si on peut penser qu’aujourd’hui on va sauver les rivières grâce à facebook ou twitter, ou autre, et bien les rivières ne vont pas couler longtemps.

Pour information, 2022 n’a pas été, en terme de débit, sur l’Albarine, plus faible que d’autres années comme 2019 ou 2020 par exemple. L’abondance des pluies de 2021 avait très bien rechargée notre secteur et 2022 s’est passée avec ces réserves.

Toutes les pêches de comptage qui ont eu lieu sur la rivière ont permis de voir des poissons en forme et en quantité, surtout avec une reproduction exceptionnelle. Ombres et truites ont donné naissance à des biomasses d’alevins de haute densité, et malgré la faiblesse des débits, des croissances conformes.

Ces faits se sont confirmés également lors de la quinzaine de pêches de sauvetage qui a eu lieu sur la basse albarine entre St Denis en Bugey et Torcieu. Merci aux bénévoles qui ont passé beaucoup de leur temps pour sauver des dizaines de milliers de poissons qui ont été remis en amont, et qui, si l’aappma n’était pas intervenue, auraient péri sécher sur les graviers. Preuve s’il en était que le nombre de géniteurs est conséquent pour contribuer à un tel dynamisme piscicole.

D’ailleurs, et cela dit en passant, seule l’aappma s’est souciée des mortalités psicicoles. Pourtant, dans ce monde où on veut sauver la planète, personne ne s’inquiète de ces pauvres poissons qui agonisent sous 35°C avant que la rivière ne s’assèche totalement. Et ces assecs et ces conditions météorologiques, ce n’est pas l’aappma qui les a demandées ! Cela fait des années que l’on tire la sonnette d’alarme sur le manque d’eau et ses conséquences. Alors merci de ne pas imputer le manque d’eau à l’aappma, parce que sur le coup, chaque homme est responsable de cet état de fait, y compris celui qui passe ses journées à dire que c’était mieux avant, etc, etc… C’est avant justement qu’il fallait agir ! Pleurer sur les réseaux sociaux pour se donner bonne conscience, et sans rien faire depuis des années, et bien c’est fait ! On y est, et on fait avec !

Puisque l’on parle de choses que l’on impute aux aappma en général : les cormorans et les harles bièvres. Souvent on entend que c’est la faute de l’aappma s’il y a des harles bièvres sur la rivière ou des cormorans et que cette dernière ne fait rien pour les réguler. En quoi, localement, l’aappma est responsable de la présence de ces volatiles et des dégâts qu’ils occasionnent sur la rivière ? Là aussi, tout le monde est responsable du dérèglement des espèces, du climat, de ces oiseaux qui se retrouvent dans d’autres niches écologiques et qui impactent considérablement nos écosystèmes locaux et donc nos poissons. Poussé par un vent d’écologie qui oublie souvent que les écosystèmes fonctionnent grâce à des chaînes alimentaires, les poissons sont les grands oubliés, seul les oiseaux sont jolis et se voient…les poissons eux peuvent attendre et décliner ! Alors on continue à protéger des espèces qui n’ont rien à faire là et dont la prédation s’ajoute aux conséquences dramatiques du réchauffement climatique. Mais si les protecteurs des oiseaux se font entendre et comprendre, on ne pas en dire autant du monde de la pêche qui passe plus de temps à s’auto-critiquer qu’à agir. Et çà se voit ! Et la problématique des harles est là pour confirmer cet état de fait !

Autre dossier, celui du braconnage. Grâce aux pêcheurs cet été qui nous ont appelé pour nous avertir des actes de braconnage, et de la pression médiatique locale qui s’en est suivie, un réseau de surveillance s’est mis en place avec tous les acteurs du département, non sans mal, mais actif tout de même. Tout cela est parti de bénévoles ou d’adhérents motivés dans le préservation de leur loisir, qui passent leurs journées à faire de la police ! Croyez-vous que les problèmes de société doivent être réglés par des bénévoles d’association ? On n’est plus ici dans du braconnage où un pêcheur est parti avec une truite de 24 cm au lieu de 25…nous sommes dans un braconnage régulier, connu, mais où ma société décline toute responsabilité et assure une ingérence bien marquée. Quand une société ne veut pas s’occuper d’un problème, ce n’est tout de même pas à un bénévole d’association ou à un petit garde particulier de s’en occuper, sous prétexte de compenser l’esprit régalien dans ce domaine. On a nos limites physiques et psychologiques, et surtout,…on vous met dans la confidence : on’n est pas immortel !

Malgré toutes ces “choses” qui se racontent et qui s’écrivent sur les réseaux sociaux et où tout est fait pour mettre en exergue la haine envers son prochain en se défoulant sur son clavier, il faut se battre également contre des incohérences structurelles. Les travaux de Torcieu en aval du pont de la Déruppe en font partie, et l’aappma, ne pouvant rester les bras ballants devant un tel état de fait, a décidé de prendre le taureau par les cornes et a demandé une réunion le 17 octobre avec tous les acteurs concernés pour comprendre et revoir le projet. Là aussi, les pêcheurs ne sont encore une fois pas responsable d’un tel résultat, mais ils en font les frais sans que personne ne bouge le petit doigt. Décidément, les poissons, tout le monde s’en fout ! On vous indique seulement ici que l’aappma joue plus que son rôle, et est bien isolée dans un monde qui devrait la soutenir mais qui ne la suit pas, et où les structures afférentes ont plutôt l’air de trouver çà normal. A suivre, en espérant sur ce dernier point que l’on a tort…l’espoir fait vivre…

Une bonne nouvelle, toutefois, les aappma de l’Albarine et de Torcieu ont fusionné. Ce qui veut dire qu’une seule carte sera nécessaire pour pêcher l’intégrité de toute la rivière. Et ce, y compris pour la basse albarine.

Alors, à la question très souvent posée, reste-t-il des poissons, on vous dirait bien qu’ils sont toujours là en nombre et en espèce, mais on préfère dire qu’ils ont tous disparus, cela évitera des commentaires sociaux pour dire que l’on est des menteurs, voire des malhonnêtes…

Pour se faire la meilleure idée qui soit, prenez votre carte et venez à la pêche !

8 réponses

  1. Bonjour,
    Vous avez raison, mille fois raison !!!
    Les gars qui gueulent sur Internet, on ne les voit jamais au bord de l’eau. Je fais partie de l’AAPPMA du Haut Guiers et on se fait aussi reprendre, parfois vertement, sur les mêmes problématiques que vous.
    Mais cet été, lors des sorties pour détruire les barrages, faire de l’information ou sauver des poissons, on ne se retrouvait bien souvent que les 4 ou 5 mêmes bénévoles…
    Quand aux braconnage, nos gardes ont eu du mérite car ils sont tous les jours sur le terrain et malgré des faits constatés par des gens du voyage, la gendarmerie n’a rien pu/voulu faire. On n’a pas eu la chance d’avoir des bénévoles comme chez vous.
    Continuez car vous êtes un exemple pour beaucoup d’AAPPMA et oui, il reste bien du poisson dans votre si belle rivière 😉

    • albarine

      Merci pour votre soutien, et bon courage à toute votre équipe également. Le Haut-Guiers est une rivière magnifique qui mérite qu’on la défende.

  2. Bonjour,

    Je voudrais souligné le dynamisme de votre app , moi qui connait l’Albarine depuis plus de 30 ans j’ai depuis toute ces années suivi l’évolution de cette belle rivière . Vous avez vraiment mis l’accent sur l’habitat et la protection de la population de truites et d’ombres (il n’y en avait pas il y a 30 ans) et le résultat est la bien vivant dans la rivière.
    Je viens tous les ans avec des amis voir les frayères en hiver et la on se rend bien compte du travail que vous avez effectuer et je trouve la rivière plus agréable a pêcher qu’auparavant.

    Continuer a défendre cette belle rivière du 01 vous avez tout notre soutien.

    • albarine

      Merci à vous, çà fait toujours plaisir de voir des gens solidaires à nos actions !

  3. Bonjour comme vous le dite le poisson est toujours bien présent.
    Nous avons pêché la semaine de la fermeture, et ont à pu constater des milliers de truitelles semblable à des fraies de vairon.
    Vraiment magnifique

    Bravo

    • albarine

      Merci pour vos remarques. Et bien content qu’au delà de la pêche, des gens comme vous regarde ce qui se passe autour d’eux et ouvre les yeux sur la capacité productive de la rivière.

  4. Merci de ces nouvelles et des mises au point qui vont avec
    L’Albarine est toujours belle et riche en nourriture et en poissons
    Les oiseaux sont visibles et les poissons sont dans l’eau et la “mode” actuellement est pour la protection des uns au dépend des autres
    Bon courage il vous en faut
    j’essaierai de continuer à venir pêcher et aider
    amitiés
    FR

    • albarine

      Merci pour votre soutien !

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